dimanche 9 janvier 2011

La psychologie d’une délivrance


Tandis que les enfants d’Israël étaient en pleine souffrance esclave chez un pharaon sans pitié, D.ieu promit par l’intermédiaire de Moïse de sauver le peuple et leur enjoignit de garder espoir.

Ce qui est alors surprenant c’est le vocabulaire utilisé par D.ieu pour évoquer cette délivrance. En effet, quatre termes – sous forme de promesse - sont utilisés pour illustrer l’exode : Je vous ferai sortir ; Je vous sauverai ; Je vous délivrerai et Je vous prendrai.

Pourquoi ces digressions de langage ? Est-il vraiment nécessaire d’utiliser ces synonymes pour nous convaincre que la délivrance interviendra ?

Au fond, il s’agit ici de prendre en considération les différents types de situation des exilés et de s’adresser à eux en conséquence. Parce qu’il n’y a pas pire que de parler à une personne sans prendre en compte son état mental et psychologique.

L’exode, ce n’est pas seulement une promesse du passé, c’est aussi un devoir du quotidien : être capable de sortir de notre propre limite mentale et psychologique inhérente à notre personnalité. Mais ce devoir ne peut s’accomplir que par la conscience d’une nécessité absolue de se libérer. Or, cette conscience n’est pas égale chez tout le monde, aussi D.ieu choisit de s’adresser à chacun en fonction de son état de conscience.

Il y a ceux qui n’ont que besoin de « sortir », ils sont prêts, ils vivent avec cette volonté et cette envie d’être libérés. Attendant uniquement le signal pour sortir, les voilà déjà de l’autre côté de la frontière –tels des enfants dans une salle de classe qui regardent avec impatience la sonnerie de la cloche qui leur permettra de bondir dans la cours de récréation.

D’autres ont besoin d’être sauvés, comme l’homme se trouvant dans une situation dangereuse et qui a conscience du danger mais qui se voit dans l’impossibilité d’agir. Imaginez un homme pris au piège d’une maison en flamme, sans issues. Il crie au secours, essaye de trouver une voie de sortie, sans succès. Lui a besoin d’être « sauvé ».

Prenez à présent l’image d’une personne en prison : celle-ci sait où elle se trouve, a conscience de sa privation de liberté mais en même temps, muée par une certaine forme de résignation, elle ne se bat pas pour sortir et attend tranquillement sans protester la fin de sa peine pour retrouver enfin le soleil. Elle vit donc avec une double conscience, d’une part celle d’être prisonnière, et d’autre part celle du renoncement à se battre. Cette personne-là sera « libérée ».

Puis il y a celui qui se classe dans une quatrième catégorie d’individus : il n’a même pas conscience d’être en prison, sa vie ne se conçoit que dans ces conditions, somme toute, très satisfaisantes. Vous lui diriez : Libéré ? Mais de quoi ? Sauvé ? Pourquoi ? Sortir ? Vers quoi ?
A lui, D.ieu promet qu’il ne restera pas seul, il ne sera pas oublié de la délivrance, D.ieu le « prendra » et fera de lui son peuple, son fils chéri qui aura reconnu son père.
Ainsi, à propos de la délivrance, D.ieu s’adresse à chacun selon sa nature, son niveau et sa psychologie car nous avons la promesse que personne ne sera laissé pour compte.

1 commentaire:

Zuhurbelea a dit…

Shalom,

Époustouflé ! (Comme d'habitude...)

§

Est-il correct de dire ceci :


- sachant que dans le shin (air/espace), la lumière primordiale s'est trouvée activée par l'inclusion du Yod (qui se réfère aussi à la main, pouvoir de Adonai, certes démesurée pour une lettre a priori si discrète...),

- sachant que mim est noyade, mais que shin est espace ouvert,

- alors on peut soupçonner que le vav dans le nom Moshe est d'origine divine. Il me reste dans cette analyse-là à trouver le sens du vav. (Mais je suis sur d'autres recherches et n'ai que peu de temps, las !).
Comme indice de réflexion (et c'est le cas de le dire) : le vav est symétrique.
Très intéressant : le 7 av, symbole de mort dépassée par l'énergie de naissance. Moshe est l'accomplissement-même de la créature, puisqu'il répare l'Humanité par une action sur l'être, en lien avec le divin. Il est investi d'un pouvoir, mais pourtant humble (tout comme l'Eternel) : on se rappelle le petit "alef" de "VAYIQRa", écrit à contrecoeur même sur ordre de Adonai, Moshe perfectionnant encore sa qualité déjà exceptionnelle...

Le destin de Moshe semble très lié à l'eau, à la délivrance - qui reviendra d'ailleurs. Mais ce vav m'intrigue...

Quelle est donc la kabbala correcte de Moshe ?

Merci d'avance, Shalom :)