mercredi 3 novembre 2010

Ne coupez pas la branche sur laquelle vous êtes assis !

Texte de la Bible sur les frontières d'israël

Qui a récemment affirmé : « Israël n’a pas le droit d’invoquer le concept biblique de Terre Promise ou de Peuple élu pour justifier la colonisation à Jérusalem ou revendiquer des territoires » ?

Vous ne savez pas ?

Ce n’est pas grave, je vous donne un nouvel indice… Il a ensuite ajouté : « La justification de l'occupation israélienne de la terre de Palestine ne peut se fonder sur les Saintes Ecritures » ?

Prenons l’hypothèse que ces paroles ont été prononcées par un athée, un laïc convaincu qui nie l’idée qu’un Etre Tout-Puissant à l’origine de la création du monde et des règles qui le régissent, a donné à l’humanité un héritage qui se traduit par une conscience particulière et la pratique de divers rituels. Ainsi, cet individu refuse de croire au texte de la Bible et pour lui, Israël n’a pas le droit de le brandir pour s’approprier une terre. Soit ! C’est une opinion...

S’il s’agit d’un homme politique n’ayant pour métronome que le tempo des résolutions de l’ONU ou la déclaration de Balfour, Jérusalem, ou d’autres territoires berceaux de la civilisation du Peuple Juif, ne sont ni plus ni moins que des terres disputées. Ces conquêtes israéliennes sont loin de faire l’unanimité et l’existence historique de cette nation est tout autant contestable.

Mais que penseriez-vous si les propos mentionnés plus haut ont, en fait, été proférés par le représentant d’une grande religion monothéiste ? De surcroit, il s’agit d’une religion qui n’a jamais remis en cause la validité de la Bible puisqu’elle-même est basée sur l’Ancien Testament. Et pourtant, c’est bien la teneur des conclusions du synode du Vatican rendues publiques fin octobre 2010.

Dire que la Bible n’est pas un texte de référence pour la seule et unique raison qu’il s’agit d’un conflit territorial, revient tout simplement à se tirer une balle dans le pied lorsqu’on est un homme d’église ! C’est en fait affirmer que la validité du texte « sacré » s’arrête à la frontière d’un amendement international ou à une revendication politique. N’est-ce pas là une offense contre la Bible, contre les croyants de toutes religions et avant tout, contre les chrétiens ?

D’autant plus que cette déclaration, accentuée par celle de l'archevêque de l'Eglise grecque melchite, Cyrille Salim Bustros, comporte une anomalie de taille puisqu’elle n’est pas motivée. Pourquoi nous est-il impossible de justifier historiquement l’occupation de la Terre d’Israël au regard des textes bibliques ? Et pourquoi pas ? A quel titre peut-on refuser de revendiquer cette terre au nom de la Bible ? En effet, contester simplement son autorité ou sa légitimité en la matière – par des laïcs ou des politiques –peut sembler cohérent. Mais qu’un croyant dise à un autre croyant qu’il ne peut se servir du texte fondateur de sa croyance, voici bel et bien une aberration !

Quant aux juifs, ils n’ont de leçon d’interprétation à ne recevoir de personne ! Leur tradition d’analyse des textes remontant à plus de 3300 ans, ce n’est certainement pas le discours d’un archevêque qui déstabilisera les milliers de volumes de littérature rabbinique.

Cette déclaration m’oblige à préconiser simplement aux « croyants » de ne pas couper la branche sur laquelle ils sont assis… A bon entendeur !