jeudi 17 mars 2016

Vayikra, un rabbin et Hillary Clinton

Lors d’un débat pour les primaires aux Etats-unis, un Rabbin posa à la candidate démocrate Hillary Clinton la question suivante : « le Rav Sim’ha Bonem dit que chaque personne doit avoir deux poches où dans chacune d’elle, se trouve un papier… Sur l’un doit être écrit « le monde entier n’a été crée que pour moi » (Sanhedrine 37a) tandis que sur le deuxième papier, il est noté « je ne suis que poussière et cendre ». Madame la candidate, qu’avez-vous écrit sur vos papiers ? »

La question est pertinente, elle l’est d’autant plus que chacun est tiraillé entre ces deux attitudes contradictoires. Doit-on avoir la fierté et le courage de prétendre pouvoir changer le monde puisqu’il nous appartient ou alors, notre devoir de modestie implique-t-il que nous rabaissions nos ambitions ?

En lisant le premier verset de la Paracha, nous observons que la lettre « Aleph » du mot « Vayikra » - L’Eternel appela Moïse, est plus petite que la moyenne, il s’agit d’un petit Aleph.
Observons à présent un autre « Aleph » dans les Chroniques 1.1 qui lui, est écrit bien plus grand que les autres lettres, c’est le « Aleph » du mot « Adam » - l’homme.  Comme pour nous signifier que l’homme doit être grand.

En fait, tout individu doit vivre avec une double attitude, notamment en ce qui concerne sa relation avec D.ieu mais aussi celle avec son environnement. S’agissant de l’Eternel qui interpelle l’homme ou de l’homme qui fait appel à D.ieu, c’est un petit « Aleph » qui prime. L’humilité, la réserve et la volonté de se sentir petit devant l’infini Divin sont l’unique façon de pouvoir se rapprocher de la source de vie, à l’image d’Avraham qui déclara face à D.ieu qu’il n’était autre que poussière et cendre.

En revanche, s’agissant de notre relation avec le monde, la volonté que nous avons de le transformer et de lui donner une empreinte spirituelle, passe forcément par un grand « Aleph » ! Il n’est pas possible d’adopter une posture réductrice ou passive, du Juif qui se cache, lorsque nous cherchons à défendre nos valeurs. Nous devons être conscient que le monde entier a été crée pour « moi », ce moi qui a pour mission de ne pas subir, mais d’être proactif même dans un entourage hostile. Telle est notre mission… Ajouter de la lumière dans ce monde.

Cultivons le paradoxe !