mercredi 12 mai 2010

Réponse à Georges Bensoussan


Dans un billet qui circule sur le net, l’historien du sionisme, Georges Bensoussan, prend sa plume pour répondre aux détracteurs de l’appel à la raison « Jcall ».

Il faudrait bien plus d’un article de quelques lignes pour répondre à tous ses arguments, ce que je laisserai donc à ceux qui savent le faire mieux que moi. En revanche, il y a dans ces affirmations certains propos touchants auxquels je souhaite apporter ma modeste version – car, qui suis-je pour me mesurer à ce géant de l’histoire juive et de l’antisémitisme ?

Pourtant… La grande théorie de Jcall, défendue depuis des années par Elie Barnavi et ses amis, énonce l’obligation d’aboutir non pas à une paix réelle, celle des braves… (ceci n’est qu’une vieille utopie, preuve en est la paix glaciale signée avec l’Egypte et la Jordanie), mais à une séparation de populations. L’idée est de faire d’Israël un pays où la natalité des arabes israéliens ne dépasse pas celle des juifs. Ainsi donc, il faudrait « rendre » les territoires où la croissance démographique arabe est importante.

L’argument n’est pas bête en soi, le risque de l’état binational n’est pas sans risques.

Le vrai problème est évidemment de mettre le mot juste sur cette séparation. Car pour arriver à cette solution, il faut faire sortir les juifs de certains territoires. Or, pour l’historien qu’est Monsieur Bensoussan, ceux qui avaient fait cela étaient nos ennemis, aujourd’hui, c’est nous-mêmes qui l’organisons. C’est un peu comme se couper la main en nous faisant croire qu’on sauvera le bras.

Tout porte à penser que de régler le problème d’aujourd’hui par des concessions nous mènera à en faire d’autres demain. Malgré mon impuissance devant cette problématique, la solution ne semble ni pertinente ni honnête…

Et puis, permettez-moi de relever ses propos : « la victoire de 67 est un cadeau empoissonné ». Excusez-moi, mais en tant que croyant fils de croyant, cette phrase me hérisse le poil ! Comment après la victoire « miraculeuse » de cette guerre, ose-t-on prononcer de telles paroles ? Est-ce la victoire le problème, ou plutôt ce que nous en avons fait par la suite ?

Dernier point : il affirme que le sionisme est une affaire de laïcs puisque les orthodoxes l’avaient maudit. Franchement, c’est très blessant ce que vous affirmez ! Il faut absolument tout faire – d’après vous - pour que le destin d’Israël ne tombe pas sous la vision des religieux, même s’il peuvent avoir raison. Car Israël est l’aboutissement du sionisme.

Mais tout de même, ceux qui ont prié pendant plus de 2000 ans trois fois par jour pour espérer poser les pieds en Israël, pour espérer la reconstruction de la royauté d’Israël, pour vivre en Israël, pour accomplir les lois de la Torah relatives à la terre d’Israël, ce sont justement les religieux.

Certes, beaucoup n’étaient pas en accord avec sa construction sous sa forme laïque et nationaliste, en revanche je refuse que l’on clame qu’Israël et son histoire appartiennent en priorité à telle ou telle catégorie du peuple juif.

J’ai bien peur qu’après vouloir nous convaincre de la nécessité de nous séparer d’une partie de notre terre, vous vouliez provoquer la séparation d’une partie de notre peuple !

Car le peuple juif est vivant et en paix avec ses voisins lorsqu’il est uni et en paix avec ses frères ! Am Israël ‘Haï !