mardi 22 décembre 2009

Regarde moi dans les yeux…


Pourquoi je suis contre le port de la Burqa ?
Ne vous y méprenez pas, je ne vous raconterai pas que je suis contre ce voile, pour des raisons de religion ou d’intégration voire même d’atteinte à l’égalité. Ce domaine je le laisse aujourd’hui au législateur, qui se réservera le droit ou pas de le permettre, et ce, pour les raisons qu’il souhaite.

En revanche, il y a dans le port de cet habit quelque chose qui, de mon point de vue, est terriblement dégradant dans la façon dont on envisage notre relation avec autrui.

En effet, la Torah nous explique que lorsque D.ieu a voulu créer l’homme, Il proposa de le faire à Son image, et c’est ce qu’Il fit. Le visage constitue donc un des éléments essentiels de cette image du Divin. Et c’est celle-ci qui nous sert d’émetteur et de récepteur lorsque nous cherchons à rentrer en contact avec autrui. Grâce à nos sens nous pouvons écouter, parler, regarder, porter notre attention, sentir, ressentir et intégrer ce que l’autre veut nous dire.

« Regarde moi quand je te parle ! » voilà une phrase que nous connaissons tous, parce que ne pas regarder une personne s’adressant à nous c’est lui faire offense. Quand nous marchons sur un trottoir et qu’en face se dirige vers nous une autre personne, le simple fait de se regarder nous permet de décider, de façon instinctive, d’aller à droite ou à gauche pour ne pas se télescoper.

Mais quelle sera notre réaction si une personne ayant caché son visage se dirige vers nous ? Il ne nous reste plus qu’à se mettre de côté et patienter qu’elle choisisse seule son passage. Il manque là toute l’humanité que nous sommes en droit d’attendre de notre semblable. Parce que la communication la plus réduite, celle du regard est réduite à zéro, nous restons de côté à attendre que ça se passe. On nous prive d’être considéré comme des humains avec la possibilité de choisir notre voie, exerçant ce droit par une approbation du regard.

Ne pas offrir son visage à l’autre, c’est le priver de son humanité la plus naturelle, telle une personne qui vous tourne le dos en vous parlant.

N’est-ce pas là un manque de reconnaissance envers notre créateur, que de manquer à la règle la plus élémentaire en communicant avec nos semblables quand nous sommes en société ?

Ce manque de considération à notre égard est certainement la raison de cette privation du regard, et c’est peut être cela le plus inquiétant.