jeudi 10 mai 2012

L’après élections


Parlons franchement.
Une partie de la communauté juive est inquiète. La France a un nouveau Président, il va certainement former un gouvernement avec les verts et l’extrême gauche.
Grâce à eux, l’antisionisme n’est plus un tabou, c’est même une vertu. Les frontières du mal sont repoussées dans une confusion de bons sentiments et d’admiration pour la résistance.

Il est logique pour ceux qui appellent au soulèvement du prolétariat révolutionnaire de sacraliser une révolte d’un soi-disant peuple sans terre. Et si la vie des véritables pionniers et ouvriers de la terre doit être ruiné, ce ne sera que le prix à payer pour avoir choisi un camp plutôt que l’autre, sans tenir compte des paramètres de justice et de vérité. Que ceux qui cultivent des terres arides pour en faire des paradis botaniques se tiennent bien !
Jean-Luc Mélenchon, l’homme scandalisé par le racket des riches dans les portefeuilles des pauvres, n’est autre que l’expression d’une violence verbale incontrôlable et dont la vulgarité sans humour n’a rien à envier à celui qui remplit le stade de France.

Evidemment, je ne vais pas faire le procès des uns et des autres, chacun sa conscience ! Mais les nombreux messages tel que « La Aliya c’est maintenant ! » disant au fond que les juifs n’ont plus rien à faire en France et que le temps de la quitter ne va pas tarder, sont de nature à être à la fois excessifs mais réalistes.

Oui, si l’antisionisme des politiques, avec une complicité malsaine des médias, se poursuit, les juifs seront les boucs émissaires d’une condamnation injuste.
Oui, se conforter derrière la bannière républicaine offrant une confiance aveugle aux valeurs que nous aimons tant, est un risque certain.
Oui, laisser se propager dans les couches de notre société le sentiment que le seul conflit dans le monde qui provoque l’instabilité de la planète est celui causé par les juifs, est un mensonge dont le plus grand calomniateur ne peut que se réjouir.

Alerter, prévenir, sensibiliser, réveiller les consciences sur les dangers de l’antisionisme est fondamental. Parce que nous savons tous que derrière l’antisionisme ne se cache même plus l’antisémite, il s’exprime !

Je ne connais aucun pays au monde qui est accusé par la classe politique en affichant ouvertement une position « anti » en dehors de la terre d’Israël. C’est choquant ! Même les Américains ne connaissent pas cette vague d’anti-américanisme depuis longtemps.

C’est bien la preuve qu’Israël dérange. Il dérange au point de devenir un point fixe et central des préoccupations sur cette planète. Rassurez-vous, ce n’est pas pour la beauté de nos palmiers ou la propreté de nos plages, mais bien pour le nom que nous portons « Israël ».

D’autre part, soyons lucides, malgré les messages alarmistes et catastrophiques, nous devons nous montrer unis et forts. Appeler à quitter la France, c’est le signe d’une faiblesse qu’il nous faut à tout prix refuser. Et que faire de ceux qui ne pourront pas quitter ? Que dire à ceux qui n’ont aucune famille en Israël ? A ceux trop âgés pour quitter repères et amis ? Qu’adviendra-t-il des communautés affaiblies qui vont rester ?

Attention aux messages alarmistes qui n’ont pour effet que de renforcer le sentiment d’inconfort et de précarité de notre condition.
La communauté juive de France compte la plus grande communauté juive d’Europe, elle doit se renforcer et ses structures opérer en toute légitimité. Les différentes organisations et mouvements doivent agir en complémentarité et en singularité, mais dans un esprit d’unité et de proximité.

Les hommes et les femmes qui composent notre diversité d’opinion doivent s’unir autour du socle commun des valeurs que nous partageons, appeler ensemble au réveil des consciences contre la banalisation des violations de ces valeurs. Les querelles des mouvements, tout comme celles des hommes, ne sont pas stériles, elles accouchent d’une division et d’un affaiblissement qui nous rendent vulnérables.

Faisons face à la page d’histoire qui s’ouvre devant nous avec courage, dignité et conviction.
L’unité c’est maintenant !