samedi 10 janvier 2009

Quel camp ?

Chronique de vendredi 9 janvier 2009

Hier n’a pas été une journée honorable pour l’Histoire, et pour cause… par deux fois, les camps de concentration ont été assimilés aux conditions de vie actuelles de Gaza.
Le Pen, tout d’abord, lança cette comparaison entre Gaza et un camp de concentration, mais aussi le Ministre de la Justice et de la Paix du Vatican, le Cardinal Renato Martino qui déclara : « Regardons les conditions (de vie) à Gaza : cela ressemble de plus en plus à un grand camp de concentration ».

Naturellement, je m’indigne et je vomis à l’écoute de tels propos. Mais je pense que ce qui est lamentable dans toute cette histoire, y compris concernant les différentes réactions ici ou là de journalistes et d’écrivains, c’est que bien souvent, les gens ne savent pas de quoi ils parlent !

Je ne m’attarderais même pas sur les provocateurs, comme Le Pen ou autres, qui tellement pauvres de contenus, ne trouvent une raison à leur existence que dans le pire, à défaut d’avoir cherché le meilleur.
De ceux là, je n’ai pas envie de parler !

J’aimerais dire plutôt aux gens de bonne volonté, désireux de comprendre, ce qui se passe réellement…

Je ne suis pas géopoliticien moi-même, mais certains paramètres doivent tout de même être pris en compte :

1. Tout d’abord, saviez-vous que le territoire de Gaza, vaste de 360 km2, compte une population d’un million et demi d’habitants ? Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est trois fois la taille du Resort World Disney. Désolé pour la comparaison !
2. La bande de Gaza possède en réalité trois frontières : l’une maritime, une autre avec Israël et l’autre avec l’Egypte.
3. Depuis le mercredi 17 Août 2005, Israël s’est retiré de la bande de Gaza ; suite à des combats très violents entre le Fatah et le Hamas lors d’élections en juin 2007, les Gazaouis ont élu le Hamas.

Mais attention, Gaza n’est pas un désert. Non ! Gaza c’est une côte magnifique dont les plages feraient rêver beaucoup d’agences de voyage et des millions de touristes.
Gaza, c’est une frontière avec l’Egypte, idéale pour travailler ou pour commercer.
Gaza, c’est une forte population active avec une industrie en plein essor.
Gaza jouit de la proximité d’Israël et de sa technologie pour développer le commerce.

Non, malheureusement, Gaza n’est rien de tout cela !

Pourquoi ? Parce que la communauté internationale n’a pas compris que les premiers ennemis des habitants de Gaza sont les terroristes du Hamas, qui grâce à leur argent corrompu, ont acheté les Gazaouis au début avec un semblant d’œuvres sociales et éducatives etc. mais qui par la suite, ont mis à leur merci une population qui n’a aujourd’hui aucun droit démocratique.
Les gens ont faim, ont soif, il n’ont pas de système de santé et ne peuvent bénéficier d’aucune éducation. Enfin, rien de ce qu’une population est en droit d’attendre de son gouvernement.

Je ne vais pas vous demander la faute à qui.

Mais je pose une question : l’Egypte, pays voisin et ami n’ouvre pas sa frontière aux Palestiniens, pourquoi ?
On stigmatise Israël qui ferme ses points de passage, mais qu’en est-il avec l’Egypte ?

Alors, tandis que le Hamas crée des tunnels pour faire de la contrebande d’armes, il aurait mieux fait de se préoccuper du bien-être de ses administrés.

Enfin, c’est juste une toute petite idée !

jeudi 8 janvier 2009

L’argent des fondations


Chronique jeudi 8 janvier 2009

L’affaire Madoff a ébranlé beaucoup de monde… Les 50 milliards de dollars qui sont partis en fumée n’ont pas seulement causé la mort d’investisseurs ou de fonds de pension, mais aussi des dizaines de fondations, juives de surcroît.

Elie Wiesel ou Steven Spielberg ont fait la une des journaux, oh ! pas pour promouvoir un nouveau film ou un livre, mais pour parler des millions, voire des milliards de dollars de leurs fondations, engloutis dans l’escroquerie Madoff.

Certes, ils ne sont pas les seuls et de nombreuses petites ou grandes fondations qui géraient de l’argent en provenance de donateurs particuliers, avec pour vocation le développement de la culture juive ou la mémoire de la Shoa ont, elles aussi, mis la clé sous la porte.

Cette affaire a permis de faire la lumière sur un mécanisme qu’il me semble légitime de remettre en cause. Est-il normal que de l’argent qui a été donné pour une œuvre caritative, culturelle ou autre, soit placé dans un compte pour faire des petits ?

Ce n’est pas tant la question de la fiabilité du placement qui est en cause, mais c’est plutôt le blocage de ces fonds qui pose problème. Evidemment, l’objectif est d’utiliser les intérêts générés à des fins sociales, mais entre temps, la personne qui a été sollicitée pour faire un don pour une cause spécifique et qui souvent est présentée sous ses aspects les plus urgents, se retrouve avoir placé ses euros dans un compte bloqué.

S’agissant de fondations privées alimentées par des fonds personnels, cela ne me regarde pas. Mais ce n’est pas toujours le cas… On sait que certains établissements éducatifs en France ont de l’argent placé - parfois des millions d’euros - et qu’en même temps, ils refusent d’accepter un enfant parce que les parents n’ont pas de quoi payer sa scolarité !

Je pense qu’il est temps de créer un système de transparence quant à l’utilisation des fonds, afin que chacun sache exactement la destination de ses dons : si l’argent donné le matin à un établissement ou une institution est dépensé dans la journée pour créer et faire vivre ses projets au quotidien ; ou alors s’il s’agit d’un placement investi dont seuls les intérêts serviront plus tard.

Quand je pense que parfois, certaines structures luttent pour essayer d’assurer à leurs institutions une pérennité matérielle… Bien souvent, vous le savez, leur plus grand problème est de trouver les moyens de faire vivre et d’alimenter les programmes socio-éducatifs ou pour la jeunesse. Cela n’est-il pas le plus grand et le plus sécurisé des investissements ?

Car former nos jeunes pour devenir des membres dignes et honorables, c’est non seulement s’assurer de la pérennisation des structures communautaires, mais aussi de ses futurs cadres et plus grands donateurs.

Et croyez-moi, que ce n’est pas un Madoff qui pourra faire couler la cotation d’un bon rabbin !

Bonne journée !

mercredi 7 janvier 2009

Inquétude

Chronique mercredi 7 janvier 2009

Inquiétude… voilà le mot qui circule de plus en plus depuis 24h dans la bouche des membres de la communauté juive de France.
Après l’attaque à la voiture bélier lundi soir contre une synagogue à Toulouse et les tags sur la synagogue de Lingolsheim, on a l’impression que le conflit Israélo-Hamas est en train de rejoindre l’Hexagone.
En tant qu’individu profondément attaché aux valeurs de la démocratie et de la liberté d’opinion, je n’ai rien contre ceux qui défilent et manifestent dans les rues en France pour plaider telle ou telle cause, même si c’est pour défendre les palestiniens. Et ce, même s’ils se trompent sur la situation géopolitique. Après tout, le droit à l’erreur et l’ignorance ne sont pas un crime…

En revanche, ce qui est totalement inacceptable, c’est la violence des propos tenus lors de ces manifestations. Des slogans antisémites et anti-Israéliens ont été clamés tout en brûlant le drapeau d’Israël ! Là, certaines limites ont vraiment été dépassées et il n’est pas digne de la République de laisser déferler une telle vague de violence et de haine dans nos rues.
Les débordements qui ont suivi ici et là en brûlant des voitures, en cassant et en pillant des magasins à proximité apparaissent presque comme secondaires...

Nous sommes en droit de nous poser la question : des actes de ce genre sont-ils spontanés ou bien ont-ils été prémédités ?
Existe-t-il en France des mouvements qui affichent ouvertement leurs opinions politiques radicales vis-à-vis d’Israël ? En commençant par qualifier Israël « d’entité sioniste », ce qui est un déni pur et simple de l’aspect étatique du pays. Ses citoyens se retrouvent ainsi réduits en tant que « militants sionistes ayant spolié la terre du pauvre peuple palestinien ». Allons-y, tous les moyens sont permis pour l’en chasser définitivement !

Malheureusement, des mouvements de la sorte existent bel et bien en France. Sont-ils majoritaires ? Je ne le pense pas. Mais la question aujourd’hui est en fait de savoir si l’Islam modéré de France va se désolidariser de cette frange et la marginaliser.
Quant à la République, elle ferait bien de s’interroger sur le droit à l’existence de ces types de mouvements ! Car ici, ce n’est pas « juste » de liberté d’expression dont il s’agit, mais plutôt de savoir si un groupement qui s’oppose aux valeurs universelles et fondamentales, peut profiter à sa guise de ce pays qui lui offre tant de droits, tout en rejetant ses devoirs et ses valeurs ?

L’importation du conflit, ce n’est pas défendre sa position. L’importation du conflit, c’est ne pas laisser l’autre défendre son point de vue en proférant des menaces et des propos violents.

Juifs de France et défenseurs de la République, ne reculez pas devant l’intégrisme. Car quand la République recule, ce sont nos valeurs qui agonisent.

Restez vivants et fiers de ce que vous représentez !

Bonne journée !