mardi 18 mai 2010

Au festival : montez vos marches !


Moteur ! Action ! Le tapis rouge est déroulé. Oui, c’est le festival de Cannes qui est en vedette cette semaine. Il rythme les agendas et certains vibrent à l’idée d’imaginer qui pourrait bien monter les marches ce soir ? Le frémissement des fans, le crépitement des flashs, l’émotion du public, autant de signes qui nous indiquent que l’insignifiant est à l’affiche.

Ce n’est pas tourner en dérision le 7ème art. C’est juste un signal m’annonçant que l’authenticité est dérisoire ! Il n’y a plus de crise, il n’y a plus de misère dans le monde. Nous sommes en plein festival, là !

A vrai dire, cette frénésie pour l’éphémère m’agace. La place que prennent le vide, la fantaisie et l’illusion, c’est trop !

Parce que le cinéma sera toujours du cinéma, nous évoluons là dans le monde de l’irréel. Et pourtant, des milliers d’individus sont capables d’attendre des heures pour apercevoir un acteur monter des marches ! Jusqu’où peut bien aller ce culte de la fiction ?

Lorsqu’un acteur s’aventure à ne pas saluer le public en montant les marches, ce crime est puni par le boycott de ses films. En fait, les seules personnes qui comptent vraiment, ce sont les stars ! Les autres, les spectateurs qui sont là et attendent des heures durant, n’ont aucune espèce d’importance dans ce jeu. L’essentiel est que l’audience soit fidèle et bien présente pour assister aux projections en salle.

Pourtant, ce n’est pas partout pareil… Il existe un certain endroit où chaque individu est considéré et respecté à sa juste valeur, en tant qu’être humain. Et là, personne ne vaut plus que l’autre, même les grandes stars hollywoodiennes. Je parle de notre Paracha de la semaine ! Elle commence par nous raconter le recensement du peuple juif, qui n’avait d’autre objectif que de valoriser chacun.

En effet, compter c’est accepter l’idée que chaque numéro est une unité égale à la seconde unité. Chacun est donc porteur de la même valeur, même Moïse ne comptait pas plus qu’un, de même que le simple ouvrier valait lui aussi la même unité que Moïse.

Il n’y a pas de privilège, pas de tapis rouge pour les dignitaires, pas de flash ni d’applaudissements, même pour les plus talentueux. Et chacun monte les marches ! Oui les 49 jours du compte du Omer, ce sont les 49 marches qui nous permettent de passer du statut d’esclave libéré à celui de peuple élu.

Mais êtes-vous prêt pour cette montée des marches ? Parce qu’au bout de cette ascension, c’est le Mont Sinaï. Et là, quand la lumière se rallumera vous serez toujours au cœur de l’histoire. Parce que dans ce monde, l’éphémère n’existe pas ! Encore 2 jours avant l’ouverture du festival de Chavouot… parce que chaque jour compte !

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