jeudi 14 janvier 2010

De la passion sinon rien !


Cette semaine nous abordons dans la Torah les dix plaies qui se sont abattues sur l’Egypte. Mais il ne suffit d’en prendre connaissance uniquement pour en connaître l’ordre chronologique, il faut aussi comprendre la raison de cet ordre.

Pourquoi la plaie qui a transformée l’eau du Nil en sang, est-elle la première ?

Analysons la vraie problématique égyptienne.

L’Egypte en hébreu c’est « Metsar », au sens étymologique cela évoque l’étroitesse. Il s’agit ici de dénoncer une étroitesse qui n’est pas à prendre uniquement au sens physique du terme, mais bien pire que cela, il s’agit de l’étroitesse de l’esprit.
Par l’esclavagisme, le Pharaon a cherché à faire perdre aux hébreux leur vivacité d’esprit, leur passion et leur créativité. Les édifices que les hébreux avaient comme mission de construire, n’avaient aucun objectif à atteindre, ils s’effondraient comme des châteaux de cartes parce que les terrains étaient mouvants.

La faiblesse psychologique qui en résulte est indéniable, l’homme ne voyant aucun sens à son action, il se renferme sur lui et devient peu à peu un robot sans âme et sans esprit.

Après tout c’était bien cela le but. L’Egypte malgré sa puissance philosophique et économique de l’époque, elle avait besoin d’anéantir toutes formes d’autonomie intellectuelle afin d’asseoir son contrôle absolu sur sa population.

Le résultat était à la hauteur de ses ambitions, le peuple était oppressé, il n’avait aucune satisfaction de sa production intellectuelle parce que l’étroitesse de l’esprit a rendu stérile toute engendrement de sentiment. Le thermomètre émotionnel était à zéro.

Comment sortir de cette spirale ? Quelle doit être la première mesure à mettre en place pour commencer à se permettre la passion, d’imaginer l’épanouissement des sentiments ?

Il faut transformer l’eau en sang !

L’eau symbolise le froid et la crispation. Le sang symbolise la chaleur et la passion.

Le processus de libération n’est engagé que quand l’esprit est capable de se traduire en sentiment et en acte. Tant que l’esprit ne trouve pas de traduction concrète, il est emprisonné dans la stérilité de son idée.

Etre emprisonné en Egypte c’est être enfermé dans l’étroitesse de son esprit en refusant toute idée de changement et d’évolution. Ces hommes sont d’ailleurs souvent froids et sans passion, se complaisant dans leur routine quotidienne. Ils ont emprisonné leurs talents et leur créativité dans l’auto satisfaction et la rigidité de l’esprit glacial.

Mettre de la passion et de la chaleur dans sa vie c’est s’autoriser le changement en s’engageant dans sa propre libération des talents afin de s’offrir une nouvelle vision de la vie.

Car si la froideur de l’âme provoque la paralysie de l’esprit, le fruit de la passion lui offre la plus féconde de ses expressions. Celle de la liberté, la véritable liberté, celle qui a pour objectif de nous mener au pied du Mont Sinaï.

Aucun commentaire: