Lors d’un débat pour les primaires aux Etats-unis, un Rabbin
posa à la candidate démocrate Hillary Clinton la question suivante : « le
Rav Sim’ha Bonem dit que chaque personne doit avoir deux poches où dans chacune
d’elle, se trouve un papier… Sur l’un doit être écrit « le monde entier
n’a été crée que pour moi » (Sanhedrine 37a) tandis que sur le deuxième
papier, il est noté « je ne suis que poussière et cendre ». Madame la
candidate, qu’avez-vous écrit sur vos papiers ? »
La question est pertinente, elle l’est d’autant plus que
chacun est tiraillé entre ces deux attitudes contradictoires. Doit-on avoir la
fierté et le courage de prétendre pouvoir changer le monde puisqu’il nous
appartient ou alors, notre devoir de modestie implique-t-il que nous rabaissions
nos ambitions ?
En lisant le premier verset de la Paracha, nous observons
que la lettre « Aleph » du mot « Vayikra » - L’Eternel
appela Moïse, est plus petite que la moyenne, il s’agit d’un petit Aleph.
Observons à présent un autre « Aleph » dans les
Chroniques 1.1 qui lui, est écrit bien plus grand que les autres lettres, c’est
le « Aleph » du mot « Adam » - l’homme. Comme pour nous signifier que l’homme
doit être grand.
En fait, tout individu doit vivre avec une double attitude,
notamment en ce qui concerne sa relation avec D.ieu mais aussi celle avec son
environnement. S’agissant de l’Eternel qui interpelle l’homme ou de l’homme qui
fait appel à D.ieu, c’est un petit « Aleph » qui prime. L’humilité,
la réserve et la volonté de se sentir petit devant l’infini Divin sont l’unique
façon de pouvoir se rapprocher de la source de vie, à l’image d’Avraham qui
déclara face à D.ieu qu’il n’était autre que poussière et cendre.
En revanche, s’agissant de notre relation avec le monde, la
volonté que nous avons de le transformer et de lui donner une empreinte
spirituelle, passe forcément par un grand « Aleph » ! Il n’est
pas possible d’adopter une posture réductrice ou passive, du Juif qui se cache,
lorsque nous cherchons à défendre nos valeurs. Nous devons être conscient que
le monde entier a été crée pour « moi », ce moi qui a pour mission de
ne pas subir, mais d’être proactif même dans un entourage hostile. Telle est notre
mission… Ajouter de la lumière dans ce monde.
Cultivons le paradoxe !
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