Mon meilleur ami russe me raconta l’anecdote suivante.
Oleg et Michael se promenaient sur Brighton Beach – une plage située au Sud de Brooklyn, fréquentée par beaucoup de Juifs russes.
Quand soudain Michael dit à Oleg : « Qu’est- ce qu’on était bien en Russie, je me souviens encore des grandes avenues de Moscou, son théâtre le Bolchoï etc. Oui je sais, tout n’était pas parfait, ici à New York la vie est différente, voir même meilleure, mais tout de même je suis nostalgique de la Russie. Et toi Oleg tu ne dis rien ? Tu n’es pas nostalgique du pays qui t’a fait grandir ? »
Et Oleg de répondre à Michael : « Non, je ne suis pas nostalgique, je ne suis pas juif ! »
Cette anecdote ne quitte pas mon esprit depuis que j’ai lu l’éditorialiste de l’Express Christophe Barbier sur « Les juifs ont-ils raison d’avoir peur ? ».
Ma première réaction n’était certainement pas de répondre par oui ou non, mais bien de me demander pour qui se monsieur se prend ? Il se permet d’affirmer que nous – je me sens forcément inclus – avons peur et par conséquent, ose s’interroger si nous avons raison...
L’outrecuidance de juger de nos motivations est en soi une insolence. Car, premièrement, on peut considérer que notre expérience de l’histoire démontre que nous avons bien souvent raison avant les autres, quand il s’agit de sentir les dangers géopolitiques, et nos prophéties s’avèrent généralement plus pertinentes que les analyses d’une presse qui n’a d’autre vocation que celle de vendre du papier sur notre dos.
Mais là n’est pas vraiment le sujet...
Puis, ce que M. Barbier n’a pas compris, mais qui est ressenti comme une évidence pour beaucoup de Juifs, c’est que « la peur » n’est pas un sentiment qui habite notre peuple. Le peuple juif n’a pas peur, parce que, depuis la nuit des temps, nous vivons avec la promesse de la Torah : « Ne crains rien car l’Eternel ton D.ieu te protège ». Notre confiance en D.ieu est bien plus forte que la peur !
Vous allez me dire, mais si nous n’avons pas peur, quel est donc le problème des Juifs de France et globalement d’Europe ?
La réponse est plus subtile...
Oleg et Michael se promenaient sur Brighton Beach – une plage située au Sud de Brooklyn, fréquentée par beaucoup de Juifs russes.
Quand soudain Michael dit à Oleg : « Qu’est- ce qu’on était bien en Russie, je me souviens encore des grandes avenues de Moscou, son théâtre le Bolchoï etc. Oui je sais, tout n’était pas parfait, ici à New York la vie est différente, voir même meilleure, mais tout de même je suis nostalgique de la Russie. Et toi Oleg tu ne dis rien ? Tu n’es pas nostalgique du pays qui t’a fait grandir ? »
Et Oleg de répondre à Michael : « Non, je ne suis pas nostalgique, je ne suis pas juif ! »
Cette anecdote ne quitte pas mon esprit depuis que j’ai lu l’éditorialiste de l’Express Christophe Barbier sur « Les juifs ont-ils raison d’avoir peur ? ».
Ma première réaction n’était certainement pas de répondre par oui ou non, mais bien de me demander pour qui se monsieur se prend ? Il se permet d’affirmer que nous – je me sens forcément inclus – avons peur et par conséquent, ose s’interroger si nous avons raison...
L’outrecuidance de juger de nos motivations est en soi une insolence. Car, premièrement, on peut considérer que notre expérience de l’histoire démontre que nous avons bien souvent raison avant les autres, quand il s’agit de sentir les dangers géopolitiques, et nos prophéties s’avèrent généralement plus pertinentes que les analyses d’une presse qui n’a d’autre vocation que celle de vendre du papier sur notre dos.
Mais là n’est pas vraiment le sujet...
Puis, ce que M. Barbier n’a pas compris, mais qui est ressenti comme une évidence pour beaucoup de Juifs, c’est que « la peur » n’est pas un sentiment qui habite notre peuple. Le peuple juif n’a pas peur, parce que, depuis la nuit des temps, nous vivons avec la promesse de la Torah : « Ne crains rien car l’Eternel ton D.ieu te protège ». Notre confiance en D.ieu est bien plus forte que la peur !
Vous allez me dire, mais si nous n’avons pas peur, quel est donc le problème des Juifs de France et globalement d’Europe ?
La réponse est plus subtile...
Les Juifs souffrent de nostalgie !
La nostalgie est un sentiment de tristesse causé par le désir de revivre un souvenir passé.
Les Juifs sont de grands démocrates, ils aiment la liberté, ils s’impliquent pour vivre en société, ils donnent leur avis sur tout, ils pensent, ils créent, ils se passionnent à imaginer le futur, ils savent appréhender les difficultés, ils ont du courage, ils n’ont pas peur de prendre des risques, ils éduquent leurs enfants avec le sens de l’effort et de la construction d’un avenir.
Cela ne veut pas dire qu’ils réussissent à chaque fois, mais il est évident que pour le peuple juif, le développement d’une société florissante et de son destin est une préoccupation majeure.
Or, les Juifs prennent conscience aujourd’hui d’une situation qui les rend nostalgiques. Le rêve français – s’il a un jour existé – est à ce jour bien endormi. La société d’intégration est un échec. La liberté des Juifs se limite dangereusement. L’affirmation d’une opinion favorable à Israël devient presque un délit. Le principe sacré de la démocratie qui doit être la pierre angulaire de nos valeurs, s’effrite.
En fait, que notre pays prenne position contre Israël, que la France et les grands médias ne comprennent pas que l’agresseur n’est pas Israël, pourrait à la limite se comprendre par les pressions et le vent international anti-israélien qui souffle sporadiquement mais sûrement. Mais que nos hommes politiques et que les médias mettent sur le même piédestal Israël et un mouvement terroriste sanguinaire tel que le Hamas, il y a là une ligne morale qu’un pays démocratique tel que la France ne devrait pas franchir.
Que des antisémites crient dans la rue « mort aux Juifs » est intolérable, certes. Mais le pire est de manifester et d’entendre des mouvements politiques et syndicaux officiels appeler à rejoindre le mouvement tandis que celui-ci a été interdit. Il s’agit là d’une offense majeure à l’autorité de l’Etat. Et pourtant, aucune sanction exemplaire ni mesure de répression n’ont été prononcées...
Or, fondamentalement, un pays qui ne se donne pas les moyens de faire respecter ses propres décisions est un pays sans avenir !
Quant au conflit israélien lui-même, on critique souvent les médias d’omettre de mentionner qui viole les cessez-le-feu etc. Mais plus grave qu’un simple oubli chronologique, c’est une faute morale éclatante d’injustice qui saute aux yeux à travers les allégations mensongères et les reportages biaisés des journalistes. Quel est le pays dont la moralité condamne un acte quand il est perpétré par Israël, mais qui soudain le transforme en cas de légitime défense pour un conflit situé à quelques centaines de kilomètres d’Israël à peine ? La France, entre autres.
Où se trouve le curseur moral de nos valeurs ?
La France et les pays qui l’accompagnent ont-elles le monopole de la lutte contre le terrorisme ?
La faute morale est l’élément qui provoque chez les Juifs – et c’est parfaitement mon cas – ce sentiment de nostalgie.
Je l’assume. Je suis nostalgique d’une France des valeurs. D’un pays qui ne change pas de virer de bord en fonction d’une manifestation, qui prend conscience des dangers que notre société court en renonçant à la lutte contre l’intégrisme.
Les Juifs sont de grands démocrates, ils aiment la liberté, ils s’impliquent pour vivre en société, ils donnent leur avis sur tout, ils pensent, ils créent, ils se passionnent à imaginer le futur, ils savent appréhender les difficultés, ils ont du courage, ils n’ont pas peur de prendre des risques, ils éduquent leurs enfants avec le sens de l’effort et de la construction d’un avenir.
Cela ne veut pas dire qu’ils réussissent à chaque fois, mais il est évident que pour le peuple juif, le développement d’une société florissante et de son destin est une préoccupation majeure.
Or, les Juifs prennent conscience aujourd’hui d’une situation qui les rend nostalgiques. Le rêve français – s’il a un jour existé – est à ce jour bien endormi. La société d’intégration est un échec. La liberté des Juifs se limite dangereusement. L’affirmation d’une opinion favorable à Israël devient presque un délit. Le principe sacré de la démocratie qui doit être la pierre angulaire de nos valeurs, s’effrite.
En fait, que notre pays prenne position contre Israël, que la France et les grands médias ne comprennent pas que l’agresseur n’est pas Israël, pourrait à la limite se comprendre par les pressions et le vent international anti-israélien qui souffle sporadiquement mais sûrement. Mais que nos hommes politiques et que les médias mettent sur le même piédestal Israël et un mouvement terroriste sanguinaire tel que le Hamas, il y a là une ligne morale qu’un pays démocratique tel que la France ne devrait pas franchir.
Que des antisémites crient dans la rue « mort aux Juifs » est intolérable, certes. Mais le pire est de manifester et d’entendre des mouvements politiques et syndicaux officiels appeler à rejoindre le mouvement tandis que celui-ci a été interdit. Il s’agit là d’une offense majeure à l’autorité de l’Etat. Et pourtant, aucune sanction exemplaire ni mesure de répression n’ont été prononcées...
Or, fondamentalement, un pays qui ne se donne pas les moyens de faire respecter ses propres décisions est un pays sans avenir !
Quant au conflit israélien lui-même, on critique souvent les médias d’omettre de mentionner qui viole les cessez-le-feu etc. Mais plus grave qu’un simple oubli chronologique, c’est une faute morale éclatante d’injustice qui saute aux yeux à travers les allégations mensongères et les reportages biaisés des journalistes. Quel est le pays dont la moralité condamne un acte quand il est perpétré par Israël, mais qui soudain le transforme en cas de légitime défense pour un conflit situé à quelques centaines de kilomètres d’Israël à peine ? La France, entre autres.
Où se trouve le curseur moral de nos valeurs ?
La France et les pays qui l’accompagnent ont-elles le monopole de la lutte contre le terrorisme ?
La faute morale est l’élément qui provoque chez les Juifs – et c’est parfaitement mon cas – ce sentiment de nostalgie.
Je l’assume. Je suis nostalgique d’une France des valeurs. D’un pays qui ne change pas de virer de bord en fonction d’une manifestation, qui prend conscience des dangers que notre société court en renonçant à la lutte contre l’intégrisme.
Je suis nostalgique d’une France des libertés, où marcher dans la rue avec une Kippa ne fait pas de moi une cible avec le sentiment de mettre en danger mon intégrité physique.
Je suis nostalgique d’une France qui affichait – jadis – fièrement son amour pour Israël, symbole du seul couloir étatique de toute la région, partageant les mêmes valeurs que notre devise nationale.
Portant dans mes gènes 2000 ans d’errances, de menaces, de persécutions, d’expulsions et de massacres, j’ai développé une sensibilité qui fait de moi un être particulièrement réceptif aux changements de courants... A l’image des marins qui, au nez, savent de quel côté le vent va tourner !
Notre barque « France » s’éloigne du port de la République. La nostalgie devient de plus en plus intense. Certains se sont déjà jetés à l’eau pour nager vers des eaux plus plaisantes.
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