Chronique jeudi 8 janvier 2009
Elie Wiesel ou Steven Spielberg ont fait la une des journaux, oh ! pas pour promouvoir un nouveau film ou un livre, mais pour parler des millions, voire des milliards de dollars de leurs fondations, engloutis dans l’escroquerie Madoff.
Certes, ils ne sont pas les seuls et de nombreuses petites ou grandes fondations qui géraient de l’argent en provenance de donateurs particuliers, avec pour vocation le développement de la culture juive ou la mémoire de la Shoa ont, elles aussi, mis la clé sous la porte.
Cette affaire a permis de faire la lumière sur un mécanisme qu’il me semble légitime de remettre en cause. Est-il normal que de l’argent qui a été donné pour une œuvre caritative, culturelle ou autre, soit placé dans un compte pour faire des petits ?
Ce n’est pas tant la question de la fiabilité du placement qui est en cause, mais c’est plutôt le blocage de ces fonds qui pose problème. Evidemment, l’objectif est d’utiliser les intérêts générés à des fins sociales, mais entre temps, la personne qui a été sollicitée pour faire un don pour une cause spécifique et qui souvent est présentée sous ses aspects les plus urgents, se retrouve avoir placé ses euros dans un compte bloqué.
S’agissant de fondations privées alimentées par des fonds personnels, cela ne me regarde pas. Mais ce n’est pas toujours le cas… On sait que certains établissements éducatifs en France ont de l’argent placé - parfois des millions d’euros - et qu’en même temps, ils refusent d’accepter un enfant parce que les parents n’ont pas de quoi payer sa scolarité !
Je pense qu’il est temps de créer un système de transparence quant à l’utilisation des fonds, afin que chacun sache exactement la destination de ses dons : si l’argent donné le matin à un établissement ou une institution est dépensé dans la journée pour créer et faire vivre ses projets au quotidien ; ou alors s’il s’agit d’un placement investi dont seuls les intérêts serviront plus tard.
Quand je pense que parfois, certaines structures luttent pour essayer d’assurer à leurs institutions une pérennité matérielle… Bien souvent, vous le savez, leur plus grand problème est de trouver les moyens de faire vivre et d’alimenter les programmes socio-éducatifs ou pour la jeunesse. Cela n’est-il pas le plus grand et le plus sécurisé des investissements ?
Car former nos jeunes pour devenir des membres dignes et honorables, c’est non seulement s’assurer de la pérennisation des structures communautaires, mais aussi de ses futurs cadres et plus grands donateurs.
Et croyez-moi, que ce n’est pas un Madoff qui pourra faire couler la cotation d’un bon rabbin !
Bonne journée !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire