jeudi 12 mars 2009

Mendel Samama s’explique

Ce n’est pas dans mon habitude de répondre systématiquement aux commentaires des Internautes, même si parfois je les trouve injustes et même, frisant la méchanceté.
Pour autant, après ma chronique sur Pourim où j’ai dénoncé le devoir d’ivresse à outrance, je ressens le besoin de préciser ma pensée afin de ne pas blesser ceux qui ont cru comprendre que je critiquais l’esprit des Farbrenguen avec de la Vodka ou l’idée noble que le ‘Hassidisme se fait d’une consommation d’alcool modérée.

L’idée de cette chronique m’est venue suite à une conférence à laquelle j’ai assisté il y a deux semaines, où le conférencier posait la question de Pourim de façon tout à fait délirante : pour lui, le sens de Pourim était le jour de folie par excellence, comme si les religieux avaient besoin d’un jour par an pour assouvir leur besoin de s’affranchir de leur cadre très réglementé régissant leur comportement tout le reste de l’année.

Cette théorie a fait ressurgir un souvenir de jeunesse qui a vraisemblablement dû me marquer. Agé de cinq ou six ans, j’accompagnai mon père qui faisait la tournée de distribution des Michloa’h Manot pour les Rabbanim de la ville et j’ai alors assisté à une scène peu banale, chez un Rav renommé. Ses élèves étaient en train de chanter « Les Talmidim sont des Géonim et les Rabbanim des Mechugayim » (les élèves sont des génies et les maîtres des demeurés) ; je me souviens encore de la mélodie qui rythmait cette aberration. J’ai cru comprendre avec le temps que, pour beaucoup, Pourim demande une grande préparation afin d’appliquer le strict terme de la Méguila qui dit « Venahapo’h Hou » le retournement de situation. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de commémorer du retournement de situation historique, il faut aussi le faire.
Oubliant au passage, que le changement de comportement aurait pu être celui d’une plus grande abnégation et la preuve d’une certaine tolérance envers leurs voisins moins pratiquants… en leur offrant par exemple une petite visite surprise, histoire de montrer que nous sommes tous un même peuple et par là même, les aider a accomplir les Mitsvot du jour. Mais malheureusement, ce n’est pas le genre de la maison et ce n’est pas Pourim qui changera la mise !
C’est cette dérive que je dénonce.

En revanche, je ne dénonce pas ceux qui après une longue journée de Mivtsaim et de lecture de Méguila, boivent un peu plus que d’habitude avec le sentiment d’un devoir inaccompli, car au fond d’eux ils se disent qu’ils auraient pu faire plus. Je ne dénonce pas ceux qui, pour puiser au plus profond de leur cœur des paroles pour toucher le cœur des autres, ont besoin de se sentir un peu plus « on a high » que d’habitude. Je ne dénonce pas ceux qui appliquent la phrase : « grande est la gorgée car elle rapproche les cœurs ». Je ne dénonce pas ceux qui suivent le précepte de la Michna : « il faut faire boire la bête avant de l’égorger », s’agissant d’égorger son mauvais penchant bestial.

J’ai un jour entendu dans un Farbrenguen (oui ça m’arrive aussi de boire !) la différence entre un ‘Hassid qui boit et un autre : d’habitude ceux qui boivent le font pour oublier, tandis qu’un ‘Hassid le fait pour se souvenir. Se souvenir de son âme, de son Rabbi, de sa mission, de son devoir etc.
Jamais l’idée de noyer son chagrin dans l’alcool n’effleurera l’esprit d’un « Le’haim ».

Voilà pourquoi j’ai choisi de répondre aux réactions des Internautes et de ceux qui ont choisi de le faire avec élégance en m’adressant un email personnellement.

Et pour la petite anecdote, cette année à la sortie de Pourim, j’ai passé un coup de fil à un Chalia’h en France pour lui poser une question… Au passage je lui ai demandé s’il avait bu, il m’a répondu : « quand tu as lu onze fois la Méguila dans la journée et que tu organises une Séouda pour des centaines de personnes, tu n’as pas besoin de boire pour sentir la fête ! ».
Chemin faisant…

1 commentaire:

"llycannelle a dit…

RABBi!
Je voudrais que tu me parles.
Je t'écoute chaque matin, avec Corinne!
! aide moi! RABBI!
J'ai besoin d'aide.