jeudi 27 novembre 2008

Cartier… Libre !


Chronique du jeudi 27 novembre 2008

Même chez Cartier on ne reconnaît plus le vrai du faux !

C'est la leçon à retenir de l'information d'hier soir. Nettement plus important que la rencontre Aubry-Royal ou que le match nul entre Bordeaux et Chelsea en ligue des Champions.

C'est bien le vol d'une bague d'une valeur de 635.000 Euros qui a défrayé la chronique.

Un couple qui prétendait venir du Qatar est arrivé dans cette boutique Cartier du 8ème arrondissement de Paris et réussi à subtiliser la bague en question. Hé oui, c'est vraiment ballot ! Mais c'est une « ruse »… Une ruse à plus d'un demi-million d'Euros. Il suffisait de remplacer la vraie bague par une vulgaire copie en détournant la vigilance de la vendeuse très expérimentée et le tour fut joué. Quand les responsables du magasin s'en sont rendu compte, les malfrats étaient déjà bien loin. Vite, courez !

Ha la la ! Si même chez Cartier, on confond le vrai et le faux, c'est que notre baromètre des valeurs est tombé bien bas.

Et pourtant, pourtant, c'est bien ce qui aurait pu nous arriver cette semaine avec la Paracha. En effet, la section que nous allons lire ce samedi nous racontera l'histoire de deux frères : l'un qui s'appelle Esaü, mauvais, menteur et voleur ; et l'autre Jacob, gentil, sage et sans histoires.

Le menteur fait croire à son père qu'il est bon et gentil et son père décide de le bénir. Mais le sage y voit là une injustice ; il décide de prendre les choses en main et c'est lui qui finalement trompe son père pour être béni.

Lorsque le menteur Esaü arrive, il est déjà trop tard… son frère est déjà parti avec les bénédictions !

L'arroseur arrosé !

Alors ce matin vous allez vous dire : « C'est fou ça, Mendel nous fait l'apologie de la tromperie ! ». Ne vous méprenez pas, ce n'est pas mon genre. En revanche la superposition de ces deux histoires me donne matière à réfléchir.

Comment Cartier, cette maison centenaire et authentique, peut-elle se tromper et prendre la pâle et laide copie pour un original ?

J'aimerais plutôt vous poser cette question : les clinquantes images véhiculées par ces bijoux souvent ostentatoires ne sont-elles pas au fond la vraie supercherie des temps modernes, comme une course effrénée vers toujours plus de superficialité ?

C'est sûrement pour cette raison que Jacob n'a pu supporter de voir son frère se faire bénir par son père, ça aurait été comme qui dirait, voir cette bague de Cartier porté par un démon…

Il a trompé le faussaire pour rétablir la vérité!

Quelle brillante leçon… Bonne journée !

mercredi 26 novembre 2008

La Neige…


Chronique du mardi 25 Novembre 2008

La neige, la neige ! Comment faire une chronique et réussir à parler de neige durant 2 minutes ? Pourtant c'est bien de cela dont j'ai envie de vous parler ce matin.

Pourquoi ? Car en regardant depuis New York les images de la neige qui tombe sur l'Europe, je n'ai pu m'empêcher de remarquer à quel point le monde semble tellement uniforme sous ce manteau blanc.

Les voitures, les maisons, les supermarchés,  les centres villes et les aéroports recouverts tout de blanc perdent d'un coup toutes leurs singularités.

C'est fou à quel point ce pourquoi nous avons tant travaillé, c'est-à-dire, donner à ce que nous faisons la marque de notre propriété en y apposant notre touche personnelle, et bien, tous ces efforts s'effacent en un instant pour donner place à une masse uniforme qui suit comme par magie l'ondulation de la nature.

C'est cette nature, bien quphémère, qui reprend le contrôle pour nous envoyer ce message profond. Notre monde, où malgré toutes les tentatives humaines de vouloir se l'approprier et lui imposer son diktat, refuse le temps d'une leçon de céder et de rompre.

Cette force transparaît dans la simple évocation d'un flocon de neige... Lorsqu'on le tient en main, seul, le flocon fond aussi vite qu'il y tombe. Mais associé
à un autre puis à des milliers d'autres, il devient alors puissant et résistant.

De grosses pelleteuses, du sel et des centaines d'heures sont nécessaires pour déblayer ces petits flocons des axes routiers et des lieux publics. Quelle puissance ces flocons, vous dis-je !

Mes amis, ce matin, j'aimerais vous faire comprendre que ces flocons représentent tous les petits gestes, les paroles de gentillesse, de bien ou les bonnes actions que chacun accomplit au cours de sa journée.

Certes, ces petites actions, seules et isolées, ont l'air tellement fragiles, éphémères et sans répercussion aucune.

Et pourtant, tous ces petits flocons de bonnes actions associés aux centaines d'autres qui tombent et se répandent sur notre monde, prennent tout à coup une puissance inespérée et insoupçonnée.

Les différences, les arrogances des uns et des autres ne sont plus visibles sous cette couverture blanche de bonnes actions. Et c'est précisément de cela dont notre monde a besoin: un monde solidaire, un monde souriant, un monde fraternel, bienveillant envers les autres.

Si cette neige nous permettait de prendre conscience ne serait-ce que de cette leçon, tous les désagréments qu'elle occasionne seraient tellement mieux vécus... A méditer.

Bonne journée!


 


 

Diversité culturelle

Chronique du vendredi 21 novembre 2008

Aujourd’hui le CNRS lance les 24 heures de la diversité culturelle, parce que "La diversité culturelle est un enjeu politique mondial", explique le directeur à l'origine de cette initiative. "Plus il y a de mondialisation, plus il y a une standardisation ; or, les peuples ne veulent pas abandonner leur identité culturelle, poursuit-il. On n'aura jamais plus de pays homogènes culturellement. Il faut donc un minimum de tolérance et de représentativité."

Nous sommes là devant une reconnaissance magnifique de la différence.

Mais nous sommes également en droit de nous poser la question : quel est ce type de tolérance que nous recherchons ? Une tolérance de façade ? Une tolérance aveugle ? Une tolérance hypocrite, juste pour faire joli ?

Moi je pense que nous voilà devant un défi majeur de la société actuelle. D’un côté nous vivons dans un monde ouvert, avec des distances réduites, une circulation et un accès à l’information allant à la vitesse de la lumière. Mais d’un autre côté, les clivages de la société se sont accrus et nous ne sommes même pas capables de nous intéresser à la culture de notre voisin sans un apriori négatif.

Ce qui donne pour résultat : un monde ouvert avec des sociétés fermées !

Quelle est la solution ? Comment s'ouvrir à l’autre ? Comment lui permettre de découvrir ce qui se cache derrière mon uniforme ?

Je pense qu’il faut permettre à l’autre de découvrir, par l’enseignement positif. Je crois à l’ouverture sur le monde. Ce qui signifie pour moi, que la pratique et les actes de notre culture doivent être expliqués, enseignés et partagés pour le plus grand nombre afin de permettre à chacun de se rapprocher intellectuellement de cette culture.

Vous l’avez compris, je suis partisan d’un Judaïsme ouvert, pédagogue et sans complexe !

L’époque du juif à la maison est aujourd’hui contre-productive, cela éveille la suspicion et ne créer pas de lien sociétal. Or de nos jours, ces liens sont essentiels à la compréhension et l’acceptation de l’autre.

 J’y crois et je suis convaincu qu’à terme, ce n’est pas uniquement une tolérance superficielle qui sera atteinte, mais bien plus que cela, ce seront le respect de l’autre et son intégration dans le paysage de notre cité.

Quelle ambition ! Bonne journée et n’oubliez pas que Chabbat commence à Strasbourg à 16h25. Chabbat Chalom !