mercredi 4 février 2009

10 Chevat un Rabbi, pourquoi?


Aujourd’hui, 10 Chevat, est un jour particulier dans le calendrier ‘hassidique et pour cause, le 10 Chevat 1950, le précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak quitta ce monde et un an après, à la même date, son gendre le Rabbi Menahem Mendel Schneersohn prit officiellement sa succession à la tête du mouvement Loubavitch. Ce fut alors vers lui que les espoirs et les regards se tournèrent. Ce fut alors vers lui qu’affluèrent les demandes de bénédictions et de conseils du monde entier.

Naturellement, cette date a marqué un tournant dans le judaïsme d’après-guerre, et depuis, le mouvement Loubavitch a atteint une ampleur qu’aucune autre organisation internationale n’est encore parvenue à égaler. Aujourd’hui, si vous parcourez le globe, il est très difficile de trouver un coin qui ne soit pas couvert par un délégué, prêt à vous accueillir les bras ouverts pour un repas de Chabbath ou un cours de Torah.

Pourtant, ce n’est pas tant de cette dimension dont j’ai envie de vous parler, mais d’une interrogation que j’ai entendue plus d’une fois : Pourquoi y a-t-il chez les Loubavitch une telle fascination pour leur Rabbi ? Pourquoi se tournent-ils toujours vers lui au moindre doute ou pour la plus petite question ? Cette ferveur ne serait-elle pas un peu « too much » ?

Alors, laissez-moi vous dire que la section de la Torah que nous lisons cette semaine me permet justement d’expliquer cette attitude, issue d’une des plus anciennes traditions juives.

En effet, la Torah nous raconte que lorsque la Mer Rouge s’est ouverte en deux, le peuple se mit alors à chanter. Juste avant cela, le texte énonce : « Et le peuple a vu la mer ouverte, alors il a cru en D.ieu et en Moïse Son serviteur ». Ici, une question flagrante se pose. Moïse n’ayant fait que ce que D.ieu lui avait ordonné, il ne fût donc qu’un simple exécutant… Pourquoi quand le peuple a cru en D.ieu, a-t-il nécessairement eu besoin de croire en Moïse ?

La réponse est toute aussi évidente : en fait, jamais le peuple d’Israël n’avait pensé que Moïse avait acquis un pouvoir personnel ou indépendant, non ! Chaque geste de Moïse n’était que l’exécution d’un ordre Divin. Mais en même temps, le peuple avait pris conscience que sa propre croyance n’était pas possible ni suffisante sans l’aide d’un Moïse, qui leur servait de point d’attache. Les Hébreux avaient besoin d’un repère auquel ils pouvaient s’accrocher, pour que se dévoile leur foi, tantôt vacillante, tantôt intègre, mais toujours difficile à exprimer.

Ainsi en est-il de l’attachement d’un élève à son maître. Un maître est certes, celui par qui le savoir est transmis, mais pas seulement, car plus que des enseignements, il prodigue des conseils, des repères, tel un phare qui éclaire la voie de ceux qui souhaitent avancer, guidés par sa lumière.

Voilà pourquoi le Rabbi de Loubavitch, sans doute issu de la prestigieuse lignée des leaders du peuple juif, à l’image d’un Moïse à son époque, fut toujours entouré d’autant de disciples, qui ont souhaité trouver en lui, non seulement la transmission d’un immense savoir, mais surtout la vision d’un guide. La vision de l’apport de notre tradition pour notre monde, au-delà des frontières de la synagogue ou des centres d’études. La vision d’un monde global en paix et en harmonie avec tous ses éléments.
Inspirons-nous de cet héritage pour qu’il devienne une réalité concrète dans notre vie.
Bonne journée.