lundi 31 janvier 2011

Les enjeux du jeu


A propos du verset de notre Paracha (Exode 23.1) « Ne sois pas complice d’un méchant, en servant de témoin à l’iniquité » le Rambam énonce, dans les lois concernant les témoignages (Hala’hot Edout chapitre 10), que les joueurs (aux dés, cartes etc.) sont déchus du droit de témoigner.
La raison invoquée (reprenant les arguments du Talmud dans le Traité Sanhedrine 33b) est que le joueur néglige le « Yichouv Haolam », la maintenance du monde.
Quel est ce devoir de permettre au monde de se maintenir ?
Le Tour, grand décisionnaire de la fin du 13ème siècle, écrit (‘Hochen Michpat 33) qu’en raison des gains rapides que peut amasser un joueur, celui-ci perd la notion de la fatigue normalement nécessaire pour gagner sa subsistance et donc la valeur de l’argent. Par conséquent, sa parole manque de crédibilité.
Comme si l’argent facile était en soi un élément de soupçon.

Par ailleurs, le principe Talmudique du devoir d’entretenir notre monde est une règle impliquant chacun à avoir une activité économique. Une société dont la seule ressource serait le jeu et l’échange de monnaie sans création de valeur, ne peut prétendre à une stabilité sociale, ni à une distribution équitable des richesses.

Puis il est un autre domaine que le jeu détruit systématiquement : la vie personnelle. Car entretenir sa famille, partager du temps avec elle, dialoguer et construire un projet avec les membres de son entourage, sont autant d’activités dans lesquelles il faut s’impliquer quotidiennement pour espérer s’épanouir. Or le jeu confine bien souvent le joueur dans l’isolement, l’obsédant et le désintéressant des choses simples de la vie ; il finit par vivre dans une bulle qui l’empêche d’entretenir une vie saine.

Ce fléau touche, malheureusement, notre communauté de façon violente. Les joueurs ne sont plus assis autour d’une table pour partager un moment agréable entre amis ou pour se divertir, c’est désormais une obsession. Il se trouve que des familles se détruisent lentement, rencontrant inévitablement des pertes financières sévères.

Notre Paracha vient à point nommé pour nous faire prendre conscience du drame que constitue cette dérive. La banalisation de ce phénomène ne doit pas être acceptée, il nous faut être ferme et pédagogue envers nos jeunes afin de les préserver du jeu et leur transmettre la vertu de l’effort et de l’entretien de notre monde par le travail.

1 commentaire:

joel a dit…

Le jeu est la négation même de la Parnassa que nous donne הקבה״ !

En allant plus loin et en pensant que le "hasard" peut subvenir à nos besoins ,on renie l'existence de D.ieu .

Merci Mendel pour vos enseignements .