mardi 19 janvier 2010

Qui parle d’injustice ?


Suite à la catastrophe haïtienne, Gabriel Farhi s’est posé la question de savoir « où était D.ieu », arguant que cette attitude n’était en rien blasphématoire, mais qu’elle était plutôt l’occasion de questionner notre foi. Il a ajouté ensuite que la solidarité était une partie de la réponse à cette injustice.

Sans verser dans la polémique, je pense que cette question n’est pas juste et qu’elle reflète d’une vision étriquée de la notion de D.ieu et de la justice Divine, et ce, pour les raisons suivantes :

Quand il s’agit d’aborder un événement qui, à nos yeux, paraît injuste, même si la tendance naturelle est de se poser la question « mais où est D.ieu ? », cette attitude relève plus du reflexe, que de la réflexion. Parce que la nature n’est pas un système qui se veut anarchique. La nature est régie par des lois précises qui recèlent une raison profonde.

Le problème survient lorsque cette raison profonde n’est pas perceptible par nous autres, êtres humains. Ainsi, nous devrions remplacer la question « mais où est D.ieu ? » par « mais pourquoi D.ieu a-t-Il fait cela ? ». La différence n’est pas uniquement une question de formulation, mais elle est l’expression de notre incompréhension.

Je ne peux oublier une réflexion que mon fils m’a faite la semaine dernière en marchant vers la Synagogue. Nous traversions le parc et la neige recouvrait ses chemins et toute la végétation. Mon fils me dit alors : « Papa, quand la neige recouvre le parc, on a l’impression que ce parc est une pagaille ! ». Quelle sagesse…

Tandis que les choses semblent tellement claires et évidentes en temps normal, la place de tel banc ou l’emplacement du lampadaire près de la fontaine, etc… voici que quelques flocons de neige suffisent pour nous déstabiliser et nous donner l’impression que ce parc est un désordre total : un banc avec une inclinaison farfelue, un lampadaire au beau milieu d’une étendue et une fontaine entre deux bancs dans un axe illogique...

La perception de l’homme devient trouble quand les choses se voilent, quand les raisons se cachent et que la nature donne le sentiment qu’elle se dérègle.

En réalité, c’est notre logique extrêmement formatée et limitée qui ne perçoit plus rien lorsque son bon sens est transgressé.

Certes, la solidarité doit se mettre en place afin de réajuster une justice qui ne nous appartient pas et qui ne peut être soutenue par nos petits esprits. Mais de là à parler d’injustice ou poser une question qui n’appartient pas à notre époque, donnant l’image d’un monde abandonné par la puissance Divine, il y a là un pas qu’il nous est interdit de franchir.

Soyez solidaire, n’acceptez pas cette justice, mais ne parlez pas d’injustice.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Donc posons la question: Pourquoi D.ieu a t-Il fait cela? pour reprendre vos termes

Anonyme a dit…

Votre idée remet-elle en question toutes les réflexions actuelles sur l'effet de serre et l'avenir de la planète?
Finalement la terre meurt-elle? ou vit-elle à sa manière, manière que l'Homme aurait du mal a comprendre car étrangère à nous?