mercredi 26 novembre 2014

Le visage d’Avraham

A propos du premier verset de notre Paracha (Gen 25,19) : « Ceci est l’histoire d’Isaac, fils d’Avraham : Avraham engendra Isaac», le commentateur légendaire, Rachi, explique qu’à cause des moqueurs de l’époque, D.ieu a modelé le visage d’Isaac à la ressemblance de celui d’Avraham, et tout le monde a pu ainsi témoigner que celui-ci était bien son père.

Nous pouvons en conclure que, malgré le fait qu’un fils puisse ressembler à son père soit un phénomène naturel ; toutefois, Isaac, à l’origine, ne devait pas ressembler à Avraham et ce n’est que par le fait d’un miracle que cette ressemblance s’est faite.

Justement, pourquoi Isaac ne devait-il pas ressembler à son père ?

Le Rabbi de Loubavitch explique selon les principes des secrets de la Torah, qu’Avraham était le symbole de ’Hessed, la bonté. Or, la nature fait que les traits du visage expriment la qualité d’une personne. L’homme joyeux et accueillant a un visage différent de celui qui est animé par la rigueur et la sévérité. Parce que le caractère profond se retrouve sur la physionomie.

C’est ainsi qu’Avraham avait naturellement un visage souriant et avenant. Alors que son fils Isaac dont la qualité principale était la rigueur et l’exigence, devait avoir initialement un visage plus austère et plus grave que son père.

Mais le miracle se produisit, et Isaac est né avec les mêmes traits que son père. Il était donc rigoureux profondément, mais clément à l’extérieur.

N’est-ce pas là un enseignement pour chacun d’entre nous ?
Nous sommes tous, de façon plus ou moins fréquente, animés par une volonté de mettre de l’ordre et d’être rigoureux. Pour autant, la Torah nous enseigne que cet élan ne doit pas se transformer en barrière vis-à-vis d’autrui ; bien au contraire, nous devons en toute circonstance savoir garder un visage joyeux et ouvert aux autres. Le visage d’Avraham.
Car l’adage de la Michna: « Et accueille chaque individu avec un visage bienveillant » n’est pas destiné uniquement à ceux qui sont enclins naturellement à l’être.
N’est-ce pas un hasard si l’auteur de cet adage est Chamaï, l’illustre sage connu pour sa rigueur ?

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