vendredi 4 avril 2014

L’éducation, un exercice d’adaptation

Le mois de Nissan est particulier, il est le seul mois de l’année où les Tah’anounim - supplications - ne sont pas récitées dans la prière. Il y a notamment les jours de la fête de Pessa’h, mais en début de ce mois de Nissan, nous commémorons l’inauguration du Tabernacle.
En effet, en l’an 2449, les douze premiers jours du mois étaient réservés aux chefs de tribus, qui apportaient à tour de rôle les sacrifices spécifiques à l’intronisation du Tabernacle dans le désert.
Une coutume a été ainsi instituée de réciter durant ces douze jours la partie relative aux sacrifices du jour, comme si nous étions partie prenante des festivités.

Pourquoi est-il si important de s’impliquer et de célébrer les cérémonies de l’inauguration du Tabernacle alors qu’il ne s’agit – à priori - que d’un événement secondaire de la vie spirituelle ?

Et si les Sages voulaient justement nous faire prendre conscience de l’importance d’une inauguration qui nous donne la pleine dimension d’un commencement ? Comme toute nouvelle chose, il faut l’apprivoiser et s’y familiariser. Cette adaptation est le sens profond du terme ‘Hinou’h - éducation, qui n’est pas secondaire mais bien la pierre fondatrice d’une vie.
Tout commencement évoque forcément des difficultés et des défis nouveaux qu’il est judicieux de contrebalancer par un encouragement supplémentaire, comme Maïmonide l’énonce si bien dans son explication sur la Michna (Sanhédrine ch. 10) : « A l’image d’un enfant auquel on donne un cadeau d’encouragement lorsqu’on souhaite lui donner l’envie de l’étude ».

Les chefs de tribus avaient compris qu’afin d’éduquer le peuple à poursuivre dans la fréquentation du Tabernacle et dans d’élévation spirituelle, il ne suffisait pas de dire « le Tabernacle est construit, il est ouvert, venez quand vous voulez ! ». Ils voulaient renforcer cet élan par une inspiration personnelle et un sacrifice propre à chacune des tribus.
Ils ont chacun adapté leur message et leur motivation en fonction de ce qui convenait spécifiquement à leur tribu.

N’est-ce pas là le sens du conseil du roi Salomon, qui doit nous guider chaque jour dans notre rôle de parent et d’éducateur « Eduque l’enfant selon sa voie, quand il vieillira, il ne s’en détournera pas » ?

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