Au fil des siècles et des civilisations, les hommes ont toujours recherché des similarités entre eux afin de se lier en fédération, en coopérative ou toute autre forme de société. Ils ont ainsi adopté une cause collective, un dénominateur commun, un combat national ou se tout simplement unifiés pour mieux se défendre, parce que l’union a toujours fait la force.
Mais quel est le véritable aboutissement de cet idéal d’union ?
Examinons deux cas concrets d’union que rapporte la Torah. Tout d’abord, il y a eu les Egyptiens qui poursuivirent les Hébreux après leur départ d’Egypte, et dont on sait qu’ils périrent noyés dans la mer.
La Torah dit (Exode 14, 10) : « Les enfants d’Israël levèrent les yeux et voici que l'Egyptien était à leur poursuite ». Le texte évoque « l’Egyptien » au singulier, car ils avaient fait preuve d’union. Or, ce peuple, qui n’était nullement sensible à l’égalité des statuts et des individus, se retrouva alors dans une telle communion, que la Torah se vit obligée d’en témoigner en le désignant comme un seul homme.
Cela peut sembler étonnant, pourtant quelque chose les a, bel et bien, poussé à se réunir. Quel était ce facteur, cette force qui les a fédérés ?
Le verset explique clairement que c’était la chasse derrière Israël qui les motivait. Même s’ils ne ressentaient pas vraiment de sentiments fraternels les uns envers les autres, ils s’accordaient tous néanmoins, en ayant la haine des juifs et en partageant l’antisémitisme.
Par la suite, apparaît dans notre Paracha Yitro, une autre illustration d’union exemplaire. Au pied du Mont Sinaï, avant de recevoir la Torah, le verset mentionne (Exode 19, 2) : « Israël y campa en face de la montagne ». Là encore, c’est un verbe au singulier qui est utilisé.
Certes, d’autres circonstances et quelques épisodes ont montré, à diverses reprises, des clivages et des conflits d’opinions au sein du peuple juif. Néanmoins, ici, les enfants d’Israël étaient considérés tel un seul homme, tant ils ont fait preuve d’unité véritable et d’un amour fraternel profond. Comment cet amour s’est-il soudain dévoilé ?
En fait, la Torah fournit une indication sur cette attitude en précisant « en face de la montagne ». Le Mont Sinaï fut le facteur révélateur qui permit une union extraordinaire parmi le peuple juif. Chacun prit conscience qu’il allait connaitre un moment crucial pour l’avenir et pour l’éternité ! Il s’agissait de recevoir la Torah et de vivre ensemble l’expérience du Mont Sinaï. C’est alors que fut scellé le sort commun du peuple juif.
De tout temps, les Juifs ont compris que des divergences de tempéraments sont inévitables, nous défendons avec force et sans compromission nos opinions, mais devant la montagne, nous avons prouvé et prouverons que nous sommes un seul homme ! Face à notre histoire, face à notre destin, face à l’alliance d’Israël, nous sommes tous unis et cette union est plus forte que les différends qui surgissent dans notre quotidien. Sachons garder les critères de notre amour « comme un seul homme, d’un seul cœur » (Rachi ibid).
A la différence d’autres qui se complaisent et s’unissent à travers la haine des Juifs, l’union du peuple Juif est celle du partage d’un destin commun et surtout, hors du commun !
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