"L"homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée." Léon Blum
lundi 19 janvier 2009
Quel vide ?
Chronique de lundi 19 janvier 2009
Je ne prétends pas être le meilleurs analyste ou observateur de l’actualité. Mais ça saute aux yeux : les institutions juives ne savent plus quoi faire. Prendre parti pour défendre Israël, c’est normal : ont-elles le choix ? Mais jusqu’où montrer leur solidarité ? Car quand elles la témoignent aux Israéliens, on les accuse de ne pas en faire autant pour les victimes palestiniennes.
C’est vrai, il faut l’admettre, un étau se referme sur les institutions.
La question se pose encore bien plus pour les associations qui ont pour vocation première d’être actives dans la cité, dont les interlocuteurs ne sont pas toujours du même bord. Je pense notamment à l’Union des Etudiants Juif de France. Depuis le début du conflit elle n’a cessé d’abreuver les médias avec des communiqué plus ou moins maladroits.
Ce n’est pas le Président du CRIF Richard Prasquier qui dira le contraire, puisqu’à l’émission "parlons-net" il s’est désolidarisé des propos du jeune président de l’EUJF qui affirmait que les derniers actes antisémites «nous rappelle les heure les plus sombres de notre histoire». Et Prasquier de lui rétorquer que la comparaison est «scandaleuse»…
Il est tout de même étonnant qu'une association d’étudiants qui a pignon sur amphi mette tant d'ardeur à défendre des positions qui, même justifiées, risquent à terme de porter atteinte à sa mission première en favorisant l'amalgame entre les étudiants juifs et Israël. Ce qui est d'ailleurs en train de se passer...
Peut-être que la tentation de la médiatisation est telle que, dans une organisation qui a souvent servi de rampe de lancement politique à son président, l'absence de réaction serait vécue avec une trop grande frustration, voir comme une punition... Je ne sais pas…
On a en tous cas l’impression que les institutions juives de France, c’est-à-dire le CRIF, le Consistoire, les associations d’étudiantes etc., ont endossé le rôle de porte-paroles du gouvernement Israélien. De gré ou de force.
Pourquoi ?
On plébiscite beaucoup trop vite la communication d’Israël sur ce conflit, quitte à oublier qu'elle est peu active en France. Pourquoi les représentant de la communauté juive de France sont-ils interrogés dans les medias sur la justification de la guerre à Gaza ? N’y a-t-il pas de représentants d’Israël en France ? Pas de porte-parole ?
La nature a horreur du vide, c’est bien connu. Or le vide d’explications est grand. Certains vont dans les medias sans avoir le choix de faire autrement : leur représentativité les place en première ligne et leur attachement à Israël les oblige à prendre sa défense. Mais d’autres, parfois, s’engouffrent dans la brèche pour bénéficier d’une couverture médiatique plus large. Et, à défaut de faire l’actualité pour de bonnes raisons, se contentent de sauter sur elle…
Espérons que le cessez-le-feu sifflera la fin de la récréation et qu'enfin chacun retournera à sa place... Et moi à la mienne... Bonne journée!
le crif a fait un pas important récemment en prenant ouvertement position sur Jerusalem, vous en conviendrez ?
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