La polémique bat son plein. Tandis que d’un côté vous avez les politiques qui s’auto-félicitent de la solidarité internationale suite à la catastrophe d’Haïti, de l’autre côté vous avez des organisations comme Médecin Sans Frontière qui se plaignent du contrôle que les Américains exercent sur place. Et ce n’est pas pour rien que le Président Obama a publié, dans le quotidien du soir « Le Monde » daté de ce matin, une tribune pour justifier et expliquer le patriotisme américain à travers les différentes interventions de son peuple pour venir en aide aux nations du monde entier.
Une petite querelle de bons sentiments, diriez-vous ? Malheureusement non !
Il s’agit là de cacher les lacunes et l’incompétence des plus grandes organisations internationales et des grands pays. Car les Américains qui s’efforcent de mettre un peu d’ordre et de distribuer des rations alimentaires, sont complètement à côté de la plaque côté médical.
Mais ils ne sont pas les seuls, j’ai vu hier un petit reportage sur CNN qui décrivait à quel point les organisations sont totalement sous-équipées. Une semaine complète après la catastrophe, personne n’avait réussi à mettre en place un hôpital équipé avec le nécessaire pour pratiquer des opérations. Chacun arrive avec ses tentes, mais elles sont vides… pas d’équipement, quasiment que des lits !
Ha si, pardon je me suis trompé. Il n’y a qu’une seule délégation qui l’a fait. Oui une seule. Il ne s’agit pas d’une organisation américaine, qui pourtant ne se trouve qu’à 900 Km d’Haïti, il ne s’agit pas non plus d’une délégation venant d’un très grand pays comme la France, il s’agit d’un pays qui a dû traverser le globe avec des avions équipés de matériels et des équipes de médecins et de chirurgiens. La délégation Israélienne !
Les seules tentes équipées de tout ce qu’il faut pour faire une opération correctement, ou maintenir une personne en vie, ce sont les tentes israéliennes. Les malades attendent de pouvoir trouver une place dans l’hôpital Israélien, et les médecins des autres délégations sont en rage du manque de prévoyance de leur pays ! D’ailleurs, en regardant ce reportage j’ai été touché quand le reporter de CNN a montré un nouveau-né que la maman a appelé « Israël » !
Alors que les plus grandes puissances du monde ne ratent jamais une occasion pour donner des leçons d’humanité à Israël. Voilà qu’Israël leur donne une leçon d’humanité, de solidarité, d’efficacité et de compétence.
J’aime voir des reporters montrer la vérité du terrain et savoir dire la vérité sur l’inefficacité des équipes sur place, même si au passage ils sont obligés de critiquer leur pays, la grande Amérique forte et patriote.
Quand vous ferez votre don à une organisation humanitaire, pensez à le faire à ceux qui sont là quand il faut et comme il faut.
"L"homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée." Léon Blum
mercredi 20 janvier 2010
mardi 19 janvier 2010
Qui parle d’injustice ?
Suite à la catastrophe haïtienne, Gabriel Farhi s’est posé la question de savoir « où était D.ieu », arguant que cette attitude n’était en rien blasphématoire, mais qu’elle était plutôt l’occasion de questionner notre foi. Il a ajouté ensuite que la solidarité était une partie de la réponse à cette injustice.
Sans verser dans la polémique, je pense que cette question n’est pas juste et qu’elle reflète d’une vision étriquée de la notion de D.ieu et de la justice Divine, et ce, pour les raisons suivantes :
Quand il s’agit d’aborder un événement qui, à nos yeux, paraît injuste, même si la tendance naturelle est de se poser la question « mais où est D.ieu ? », cette attitude relève plus du reflexe, que de la réflexion. Parce que la nature n’est pas un système qui se veut anarchique. La nature est régie par des lois précises qui recèlent une raison profonde.
Le problème survient lorsque cette raison profonde n’est pas perceptible par nous autres, êtres humains. Ainsi, nous devrions remplacer la question « mais où est D.ieu ? » par « mais pourquoi D.ieu a-t-Il fait cela ? ». La différence n’est pas uniquement une question de formulation, mais elle est l’expression de notre incompréhension.
Je ne peux oublier une réflexion que mon fils m’a faite la semaine dernière en marchant vers la Synagogue. Nous traversions le parc et la neige recouvrait ses chemins et toute la végétation. Mon fils me dit alors : « Papa, quand la neige recouvre le parc, on a l’impression que ce parc est une pagaille ! ». Quelle sagesse…
Tandis que les choses semblent tellement claires et évidentes en temps normal, la place de tel banc ou l’emplacement du lampadaire près de la fontaine, etc… voici que quelques flocons de neige suffisent pour nous déstabiliser et nous donner l’impression que ce parc est un désordre total : un banc avec une inclinaison farfelue, un lampadaire au beau milieu d’une étendue et une fontaine entre deux bancs dans un axe illogique...
La perception de l’homme devient trouble quand les choses se voilent, quand les raisons se cachent et que la nature donne le sentiment qu’elle se dérègle.
En réalité, c’est notre logique extrêmement formatée et limitée qui ne perçoit plus rien lorsque son bon sens est transgressé.
Certes, la solidarité doit se mettre en place afin de réajuster une justice qui ne nous appartient pas et qui ne peut être soutenue par nos petits esprits. Mais de là à parler d’injustice ou poser une question qui n’appartient pas à notre époque, donnant l’image d’un monde abandonné par la puissance Divine, il y a là un pas qu’il nous est interdit de franchir.
Soyez solidaire, n’acceptez pas cette justice, mais ne parlez pas d’injustice.